MOIRIGNOT

 

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Biographie

 

Il est né à Paris, rue Civiale dans le Xe arrondissement. Sa vocation trouve son origine dans l’admiration qu’il porte à ses quatre oncles maternels, ivoiriers, comme leur père, comme tous leurs ancêtres dieppois. C’est le premier apprentissage de la sculpture, sévère, car le matériau est dur, ingrat, ses formes contraignantes. C’est aussi, en raison des demandes du marché, l’étude approfondie de l’art gothique, raffinement extrême, spiritualité grave. Dans ce "primitivisme" il puisera sa puissance d’expression et d’évocation.

 

Epris de plus de liberté, à dix-huit ans, il entre à l’école des beaux-arts, élève libre dans l’atelier de Jean Boucher.

 

L’enseignement qu’il reçoit est solide, classique. On copie les maîtres anciens pour pénétrer leur vision et leurs techniques. Au Louvre, Moirignot admire surtout Rubens ; ses formes rassurantes, sculpturales, charnelles resteront ses modèles à chaque fois qu’il taillera le marbre et la pierre. A l’école, il se lie d’amitié avec un étudiant grec, Yannis Pappas, qui lui fait découvrir son pays. C’est une nouvelle révélation par la contemplation d’un art qui avait su concilier la croyance en l’homme et la conscience du tragique. Cet humanisme et cette conscience de l’au-delà, ne quitteront plus Moirignot, signeront son art.

 

La guerre, mobilisation, arrestation, camps de prisonniers, cinq ans…au retour, il n’a plus de goût pour l’école. Il prend un atelier, rue Royer-Collard, près du Jardin du Luxembourg, vit de commandes publiques, parallèlement se cherche. Etre soi, voilà bien l’exigence fondamentale. Oublier, nécessairement, mais difficilement Rodin. Ne pas pour autant tomber dans un art purement décoratif et qui perd toute âme. Il aime par dessus tout Jean-Baptiste Carpeaux, Camille Claudel, Alberto Giacometti, Germaine Richier… Il se sait de cette famille-là, sensible à la fragilité de la vie au risque de perdre la joie et même la raison.

 

Dans l’exaltation de sa nature nerveuse, il traque les illuminations possibles et puis surtout cette lumière, celle, physique, et qui s’accroche aux aspérités de ses bronzes, celle, intérieure surtout, comme une espérance jamais éteinte, refus de la nuit noire où le monde lui semble s’enfermer, au cœur de la matière, sa part humaine. Il sait que l’artiste ne décrit pas ce qu’il voit, mais la manière dont il le voit et l’émotion que cette vision éveille. La forme chez Moirignot est au service de cet esprit-là, c’est pourquoi dans les années cinquante il commence à libérer le corps de son poids charnel pour ne dire plus que l’essentiel, l’amour, la joie, l’innocence, silhouettes libres, légères, spirituelles. L’être tout concentré dans sa raison d’être, son essence même et toujours cette harmonie, cette délicatesse qui fait oublier toute trace de labeur. Tous les jours il dessine le nu à l’académie de la Grande Chaumière et enseigne la sculpture dans les écoles d’art de la ville de Paris.

 

Aux premiers souffles de notoriété, il prend un plus bel atelier, dans une cour-jardin du XIVe arrondissement ou travaillent des artistes, rue du Saint-Gothard. Il expose dans de nombreuses galeries et salons, et ses sculptures entrent dans les grandes collections nationales et internationales. Les musées d’Alger, de Fontainebleau, d’Issy-les-Moulineaux, de Genève et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris… achètent ses œuvres. Les années soixante à quatre-vingt dix sont les plus fertiles. Il décède le 27 juillet 2002 à Cachan, mais déjà depuis plus de quinze ans, la nuit avait gagné, il souffrait de dépressions chroniques et avait renoncé à sculpter. Il se sentait aveugle à ces instants magiques de la vie qui avaient engendré son œuvre.

 

 

 

 

 

 

 

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