MOIRIGNOT

 

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L’authenticité, valeur essentielle de l’art

 

La profondeur appelle le silence. La poésie délicate et authentique de la sculpture de Moirignot s’exalte dans la contemplation solitaire. Y accéder suppose donc le courage du silence, se retrouver face à soi-même, sa vie, au risque de découvrir un vide. L’homme moderne craint, pour cette raison, l’introspection, il préfère se noyer dans la masse, s’oublier dans le bruit, l’agitation. Il aime les grandes messes, fussent-elles artistiques, où le rite étouffe le sens.

 

 

 

Les œuvres de Moirignot sont dangereuses car elles sont exigeantes pour celui qui les contemple, en toute honnêteté, en accueil vrai, en conscience qu’elles ont cette capacité de réveiller douleurs et joies enfouies et de remettre en cause la vie présente. C’est qu’elles furent conçues dans cet isolement-là, loin des bavardages infinis et qui prétendent engendrer le siècle, loin des tourbillons vains de la vie sociale. L’art de Moirignot procède de cette introspection qui, par une alchimie particulière, va réussir à allier deux vies : celle à peine entrevue, dans la rue et donc mystérieuse, car l’autre, observé, n’en a rien su bien souvent, et la sienne chargée de ses luttes, ses espoirs, ses échecs. C’est la maturation lente, dans le silence de l’atelier qui est retrait du monde, qui va donner forme à cette rencontre, appelonsla ainsi, même s’il n’y a pas eu échange conscient, qui va unir à l’être fugitif la nature du sculpteur, l’exprimant. Ainsi l’œuvre sera unique, la « vérité » forcée plus vraie. Le regard du Jeune Baigneur grec est plus poétique, grave, que celui de l’enfant aperçu, songeur. L’étonnement de La Jeune Fille surprise plus vif. La démarche de La Parisienne, plus libre. Le processus d’identification au modèle n’est pas neuf – "Madame Bovary, c’est moi", s’était exclamé Flaubert – mais son aveu est moderne. Alberto Giacometti ne dit pas autre chose à propos de sa sculpture d’un chien : "C’est moi. Un jour je me suis vu dans la rue comme ça. J’étais un chien". D’une certaine manière chaque sculpture de Moirignot est aussi un autoportrait. Il est Le Christ au mont des Oliviers, l’Amante à sa fenêtre, Le Petit Joueur de billes … Et les poèmes de Rimbaud vous montent à la tête : "Je suis le saint, en prière sur la terrasse […] Je suis le savant au fauteuil sombre […] Je suis le piéton sur la grand’route par les bois nains […] Je serais bien l’enfant abandonné sur la jetée…" Et dans la Saison en enfer : "A chaque être, plusieurs autres vies me semblaient dues". L’autre et soi mêlés, la création pure.

 

Une œuvre intense, lumineuse, universelle

 

L’œuvre est là, fertile, lumineuse. Elle affirme la foi dans l’être qui pense et qui aime. Elle proclame la conscience nécessaire du sacré. Pas de cris, pas de violence, un grand calme, un silence, une réflexion pour soi, une introspection et qui participe à la noblesse possible de l’homme. L’âme est son centre de gravité et chaque sculpture, de ce fait, créé autour d’elle son espace infini.

 

Elle refuse la vulgarité, l’exploitation, la dénaturation de l’homme. Pas de renoncements, pas d’asservissements pas d’avilissements…l’homme debout. Tenir quoiqu’il en coûte de désespérances, de déchirements, de souffrances… les êtres sont si fragiles

 

Que faire devant une sculpture de Moirignot ? Regarder, écouter et se taire, en songeant que cette œuvre-là, unique, irremplaçable est de la main de l’homme. Et retrouver l’espérance.

 

Claude Jeancolas

 

 

 

 

 

 

 

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